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Articles de presse (extraits)

​Revue de la Céramique - Exposition "3 dates, 3 céramistes, 3 profils" Musée d'Histoire de la céramique, Biot 2012

 

Marie-José Armando, Musée d’Histoire et d’archéologie céramique de Biot, jusqu’au 26 octobre
Cet été, le musée de Biot a ouvert ses salles, successivement, à trois artistes locaux, d’expressions fort différentes : Savaltore Parisi a montré ses paysages et ses têtes, Dominique Allain a exposé des rakus très colorés figuratifs et pour ce dernier volet, Marie-José Armando a mis en place ses installations dans les salles du musée. Elles se présentent comme des compositions, des accumulations d’éléments non figuratifs, déclinaisons à partir d’une forme qui, au fil des répétitions, peu à peu se transforme et s’épure. Elles s’organisent en lignes, cercles, amoncellements… Ces œuvres blanches ,dépouillées, sans décor, parfois animées par un contraste blanc brillant-blanc mat, se lisent différemment suivant la lumière et les ombres créées. Elles jouent sur les contrastes de matière et de formes : pavés en terre chamottée enfumée et galets de porcelaine polie. Colombins et plaques sont souvent utilisés tels quels : de longues tiges de porcelaine dessinent une écriture, des plaques de grès presque aussi fines que du papier s’enroulent sur elles-mêmes. La régularité captive l’attention, à la recherche de la perturbation la plus infime. La mise en scène est rigoureuse et ne tolère pas l’improvisation. La recherche du minimal, sa répétition, fascinent par une épure proche de l’esprit zen. Les titres de ces compositions, murales ou posées au sol, le plus souvent sur fond noir, dévoilent leurs  sources d’inspiration sans empêcher chacun d’y projeter ses propres références.

 

Nicole Crestou

 

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LA PRESSE, 17 mai 2012
Tunisie- Exposition de céramique de Marie-José Armando
 

Curieux ! Dans la vitrine de la librairie Fahrenheit 451 à Carthage, au-dessus des livres, une installation d'une blancheur éclatante, constituée de feuilles enroulées, attire le regard. «J'adore me trouver entre les ouvrages», soutient la céramiste Marie-José Armando.
Pour la troisième fois, cette artiste choisit ce lieu discret et intime pour exposer ses œuvres «les plus personnelles et les plus fines», précise-t-elle.
La librairie Fahrenheit 451 se métamorphose souvent en galerie, pour accueillir des artistes d'exception. Marie-José Armando est toujours fidèle au rendez-vous. A chaque fois, elle s'amuse à créer dans l'osmose avec le papier et les mots.
Sur les cimaises, les feuilles en terre ondulent et se figent dans leur mouvement. Elles se détachent, une à une, rappelant un parchemin ou encore une tablette en argile encore vierge, restée en suspens. A côté, des tas de morceaux minuscules de papier ornent également les vitrines.
Marie-José Armando a une conception bien à elle des livres. Elle les fabrique avec de la terre cuite, traduisant en formes les mots et les réflexions.
On dirait qu'elle pense avec ses mains. Elle marie les formes lisses et satinées avec d'autres plus granuleuses d'un blanc plus foncé. Elle les place l'une dans l'autre jusqu'à ce qu'«elles fassent une seule entité. Par ici, on croit deviner des feuilles mortes éparpillées par le vent, ou encore des sciures de bois soigneusement amassées.
Par là, on pense reconnaitre des noyaux de fruits polis, des galets et des tiges... A travers des couches fines enroulées sur elles-mêmes, on va jusqu'à imaginer une sorte de pâtisserie magique qui donne envie, par sa douceur, de croquer dedans. Les biscuits en terre cuite, accrochés aux cimaises, paraissent également comme un régal !
On se force à donner des noms aux structures exposées, mais en vérité, on ne fait que naviguer dans une sorte d'un «trompe-l'oeil» indéfinissable.
Autre fait magique de cette exposition, c'est la mobilité vibrante de ces miniatures. Par leurs petites tailles, elle donnent l'impression de flotter dans l'espace et de se multiplier chaque fois qu'on pose le regard sur elles.
De plus, ces pièces sont étalées sur des plaques en acier qui, par le reflet de leur brillance, accentuent cet impressionnant effet de mouvement.
Tout en étant abstraites, ces créations paraissent familières. Comme des livres, elles excitent l'imagination et poussent le visiteur à créer sa propre vision du monde. Marie-José Armando façonne non seulement la terre, mais les esprits aussi. L'exposition se poursuit jusqu'à la fin du mois de mai.es étagères, les cimaises et dans les vitrines, des pièces blanches de petite taille s'étalent comme des bribes de pensées inflexibles. Légères et simples, elles semblent tellement fines et délicates qu'une brise pourrait les casser.
Mais au toucher, elles sont dures comme des pierres... «Ce sont aussi des miniatures qui s'apprêtent à grandir jusqu'à atteindre des dimensions démesurées», ajoute encore Marie-José Armando. Serait-ce une autre philosophie de pensée ?
D'un autre côté, l'univers de cette artiste fascine par sa pureté. Il s'inspire des formes naturelles, voire organiques, qu'on a tendance à ne pas remarquer au premier coup d’œil. L'artiste soigne les rondeurs, en jouant sur la texture de la terre et ses contrastes.

 

Héla HAZGUI

 

 

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Expo : Epures de Marie-José Armando​​

La Presse | Publié le 28.03.2009, Tunisie


Lorsque la terre se rapproche de l’air
Marie-José Armando a des doigts de fée... dans des gants en acier. Sinon, comment cette petite dame, menue, à l’allure fragile et à la chevelure couleur abricot, a-t-elle fait pour aller du plus petit au plus grand ? Pour mener de plain-pied deux expositions en même temps ? A la librairie Fahrenheit 451 à Carthage, elle offre à voir des pièces minuscules, minimalistes en terre blanche et à l’espace d’art Sadika à Gammarth, leur pendant en installations massives défilant sur plusieurs mètres de cimaises ou occupant un volume important de la salle à même le sol. Des gravures et du raku (technique de céramique japonaise) émaillent les deux galeries.

Créatrice inclassable, aux talents multiples, Marie-José Armando, Française originaire de la ville de Nice, fait partie de la grande famille des artistes contemporains. Fascinée par la terre, ce matériau qui, dit-elle, «peut donner le meilleur et le pire», elle aime «rester à son écoute», elle se plaît aussi à «laisser ses mains réfléchir». Ce processus créatif, qui lui laisse les mains libres et l’esprit léger, la mène vers des univers d’une grande pureté. Des formes organiques, aux rassurantes rondeurs, inspirées du monde de la nature, émergent ici et là. Des pièces fascinantes, résolument zen, lisses à en mourir, dominées par une bichromie (le blanc cassé et le gris), évoquent des feuilles de bananiers enroulées les unes autour des autres, des galets, des coquillages, des tiges, des plumes, un noyau d’abricot géant, des carapaces d’un animal préhistorique abandonné, des œufs... «Ainsi art et nature se conjuguent sans s’imiter», écrit Jean-Claude Villain sur le catalogue de l’artiste. La douceur et la délicatesse des œuvres exposées viennent essentiellement de la technique utilisée par Armando, une habile sous-cuisson de la terre.

L’émotion chez le visiteur naît sûrement de ce processus de répétition choisi par la créatrice. La forme alors se transforme, génère un rythme, évolue toute seule. Les très fines tiges étalées sur une plaque en acier deviennent les signes d’une écriture oubliée, les copeaux de bananiers, une composition abstraite, les galets enfumés déposés dans des moules en béton, une installation d’art contemporain, les plumes en terre suspendus par de fins fils en acier des mobiles aériens, dont l’ombre portée crée une poésie du souffle et de l’éphémère.

Une exposition d’une très belle fraîcheur (elle s’achève le 1er avril) qui remet en question tout ce que nous savons sur la terre. A voir absolument.

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Olfa Belhassine

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Arts plastiques : A la librairie Fahrenheit 451 à Carthage

Épure de Marie José Armando

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Le Temps | Publié le 02.04.2009, Tunisie 

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C'est au sein de cette belle librairie Fahrenheit 451 que se tient actuellement l'exposition de Marie José Armando. Parallèlement, elle expose à l'Espace Sadika de plus grands formats.

 

Sur les étagères agencées pour la circonstance, on peut admirer le travail de la céramiste.

Si la céramique, qui utilise l'argile comme matériau de base, est un art pratiqué depuis la nuit des temps, il s'est depuis affiné pour embrasser une fonction qui ne se veut plus exclusivement utilitaire mais bien un art à part entière. Il n'est donc pas surprenant que le travail de l'argile, travail à main nue, réveille cet appétit primitif quand bien même le métier, en plus de 8000 ans, semble avoir épuisé toutes les solutions.

Avec la céramique, cet art à chaud utilisant la terre cuite comme matériau de base, l'artiste donne naissance à des œuvres de porcelaine, de poterie, de faïence ou de grès.

Ce ne sont ni des assiettes, ni des vases mais des éléments japonisants comme des panneaux en grès émaillés enfumés, le raku, ou ses agencements de formes sur plaques de terre qu'on aurait tendance à qualifier de " Zen ".

Des copeaux de grès biscuité que Marie-José Armando a appelé bananier interpellent, ils sont agencés en cercle ou alignés sur plaque.

Elle s'amuse à opposer les matières délicates et robustes comme le béton et la porcelaine ou la porcelaine parfois enfumée et le métal comme pour nous rappeler que l'être humain peut être tout à la fois solide mais si fragile...

Marie-José Armando a aussi demandé à de grands auteurs d'écrire sur ses livres d'argile. Moncef Ghachem en passant par Yanis Yfantis ou Jean Claude Villain se sont prêté au projet avec plaisir.

Et si la céramique est un moyen incontesté de création, elle offre à l'artiste des libertés et se révèle correspondre sans doute à sa philosophie profonde.

Marie-José Armando fait évoluer ses créations et apporte sans arrêt de nouvelles matières.

Entre équilibre et mouvement, les œuvres réunies le temps d'une exposition nous font partager sa perception du monde et des choses.

Ses céramiques, ses visions, ses appréhensions sont probablement des " morceaux " de sensibilités à l'image de nos vies. Jouant sur les mots " 999 et des poussières ", " Ecritures " ou " Pousses de terre " et cherchant à faire du mieux qu'elle peut avec ces différentes manières de traiter la matière, elle donne à ses céramiques une gravité et une profondeur sensible et philosophique qui n'est pas pour nous déplaire...

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Nadia ZOUARI

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