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 Â« Cinq poèmes pour une Méditerranée criée Â» Salah Stétié

I-Les Å“ufs des morts

 

 (1) Il y avait ce rectangle avec les Å“ufs des morts

      Le jardin d’une eau sourde envahi par la mer

      Et les coquelicots allumés par l’azur

      -Sa tête jeune alourdie d’un poids de marbre

 

 (2) Il y avait ce grand peuple enchaîné dans les vagues

      Et qui grondait vers une vie ô suppliantes !

      Et la caverne du monarque ancien

      Arrachée sous les murmures de la pierre

 

(3) Il y avait la majesté d’un ange

      Descendu sur les antiquités vaincues

      Et marchant à larges pieds sur les dalles

      Jusqu’à la mer encombrée de jasmins

 

II- Mesures, démesures

 

(1)   Agir sur le feu du souffle sur

Cela si clair et dénoué avec ses vœux

Noircis ligués en pièces transparentes

Sur les serrées dont on ne sait plus rien

 

(2)   D’ailleurs et gravement calmées sirènes

Parmi le sel démesuré jusqu’au plaisir

Du vent infatigablement fourni d’azur

Et dévoré par les fourmis très pures

 

(3)   Ã” tout cela qui vient comme batailles

Vite emportées dans le désordre heureux

Des routes mélangées par l’air habile

Qui les donne à la vaste écume et les retire

 

III- Rancité

 

(1)   Au sommet de la vague il y a la frange

Du soleil et les équilibres du sel

 

Mille épées dans le nid brûlé à vif

Les oiseaux ont disparu du ciel

 

(2)   Uccelli ! Autour de vous l’éclat

Du lieu sans été dans ses chambres de verdure

 

Puis soudain comme un peu de sang dans le jour

Les rochers, les cris durcis, la rancité

 

 

IV- Feuilles tombées dans la mer

 

(1)   Jusqu’à des extrémités ou les mains tombent

Avec les feuilles des arbres dans la mer

Avec les épaules brisées et le cœur

Noué dans les poitrines fusillées

 

(2)   Aller jusqu’à cela- tournant les dos

Au trouble de la lune sur le destin

Troué et repris fortement dans les tambours

De la mer, oui ! jusqu’à l’œil sensible au sel

 

(3)   Mais ici, point de mer. Ici l’extrémité

Avec les palmes reconduites jusqu’à l’arbre

L’épaule organisée et la poitrine

Reformée dans le cœur fermé, et la main

 

V- Serment pour l’eau

 

(1)   Par le lieu qui a prêté son nom au livre

Par l’amande limpide

Volée aux dieux

 

(2)   L’égarement brûle les cils de la mer

Et quel instant de nul instant se brise

Contre des genoux morts ?

 

(3)   Oh quel genou sur ce cÅ“ur

Dans la violence déployée frangée de plumes

Le tout, avec le cœur

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