Marie-José ARMANDO
Installations Céramique Contemporaine
« Cinq poèmes pour une Méditerranée criée » Salah Stétié
I-Les Å“ufs des morts
(1) Il y avait ce rectangle avec les Å“ufs des morts
Le jardin d’une eau sourde envahi par la mer
Et les coquelicots allumés par l’azur
-Sa tête jeune alourdie d’un poids de marbre
(2) Il y avait ce grand peuple enchaîné dans les vagues
Et qui grondait vers une vie ô suppliantes !
Et la caverne du monarque ancien
Arrachée sous les murmures de la pierre
(3) Il y avait la majesté d’un ange
Descendu sur les antiquités vaincues
Et marchant à larges pieds sur les dalles
Jusqu’à la mer encombrée de jasmins
II- Mesures, démesures
(1) Agir sur le feu du souffle sur
Cela si clair et dénoué avec ses vœux
Noircis ligués en pièces transparentes
Sur les serrées dont on ne sait plus rien
(2) D’ailleurs et gravement calmées sirènes
Parmi le sel démesuré jusqu’au plaisir
Du vent infatigablement fourni d’azur
Et dévoré par les fourmis très pures
(3) Ô tout cela qui vient comme batailles
Vite emportées dans le désordre heureux
Des routes mélangées par l’air habile
Qui les donne à la vaste écume et les retire
III- Rancité
(1) Au sommet de la vague il y a la frange
Du soleil et les équilibres du sel
Mille épées dans le nid brûlé à vif
Les oiseaux ont disparu du ciel
(2) Uccelli ! Autour de vous l’éclat
Du lieu sans été dans ses chambres de verdure
Puis soudain comme un peu de sang dans le jour
Les rochers, les cris durcis, la rancité
IV- Feuilles tombées dans la mer
(1) Jusqu’à des extrémités ou les mains tombent
Avec les feuilles des arbres dans la mer
Avec les épaules brisées et le cœur
Noué dans les poitrines fusillées
(2) Aller jusqu’à cela- tournant les dos
Au trouble de la lune sur le destin
Troué et repris fortement dans les tambours
De la mer, oui ! jusqu’à l’œil sensible au sel
(3) Mais ici, point de mer. Ici l’extrémité
Avec les palmes reconduites jusqu’à l’arbre
L’épaule organisée et la poitrine
Reformée dans le cœur fermé, et la main
V- Serment pour l’eau
(1) Par le lieu qui a prêté son nom au livre
Par l’amande limpide
Volée aux dieux
(2) L’égarement brûle les cils de la mer
Et quel instant de nul instant se brise
Contre des genoux morts ?
(3) Oh quel genou sur ce cœur
Dans la violence déployée frangée de plumes
Le tout, avec le cœur